Faire construire une maison passive est un geste engagé pour la protection de l’environnement. De par son architecture et ses matériaux utilisés pour la construction, notamment une attention accrue portée sur l’isolation, vous consommez moins d’énergie et faites des économies salvatrices. Une très bonne initiative donc qu’il serait dommage de gâcher avec une mauvaise gestion des déchets sur votre chantier. Tous nos conseils.
Que dit la réglementation sur la gestion des déchets d’un chantier ?
Le secteur du bâtiment génère 46 millions de tonnes de déchets par an, soit plus que les ménages par exemple (environ 30 million de tonnes).
Ces déchets proviennent principalement des travaux de déconstruction et de réhabilitation (90%) ainsi que de la construction neuve (7%). Deux cas de figures dans lesquels rentre la construction ou la rénovation d’une maison passive.
Afin de diminuer significativement la production des déchets mais aussi mieux les valoriser, l’Europe a donné ses directives en la matière en 2008 : 70% des déchets du bâtiment devront être valorisé en 2020, une action soutenue par la loi française sur la transition énergétique de 2015. La gestion des déchets d’un chantier est donc obligatoire et encadrée par la loi.
Elle concerne l’ensemble des acteurs de la filière du bâtiment qui ont chacun un rôle à jouer. Par exemple, c’est au maître d’ouvrage de réfléchir à la réutilisation de certains déchets, et au maître d’œuvre de mettre en place des bennes de tri sur son chantier, puis au gestionnaire de déchets de les récolter et de les valoriser.
Quels sont les différents types de déchets sur un chantier ?
Pour savoir comment opérer une bonne gestion des déchets sur un chantier, il faut connaître les différents types de déchets générés, car ils ne sont pas valorisés de la même manière. Un chantier génère, en moyenne :
- 73% de déchets inertes non dangereux
- 22% de déchets non inertes non dangereux
- 5% de déchets dangereux
Les déchets inertes représentent les déchets non dangereux qui ne se décompensent pas et qui ne sont pas biodégradables. C’est par exemple les déchets minéraux comme la terre, la céramique, le béton, le parpaing, les tuiles, les briques, les gravats, le verre, les pierres naturelles, etc. Pour les collecter facilement, une benne spécifique peut être requise. Le prix d’une benne basculante avec chariot élévateur dépend ainsi de la contenance souhaitée et de son mécanisme.
Les déchets non inertes non dangereux ne sont pas inertes, c’est-à-dire qu’ils ne conservent pas leurs structures pétrochimiques en se dégradant. Ils ne sont pas dangereux pour autant et certains sont facilement valorisable comme par exemple le bois et le plastique. Souvent dénommés « déchets industriels banals » ou « DIB », ce type de déchet n’est ni corrosif ni explosif. Outre le bois et le plastique, il peut s’agir d’isolants, d’emballages, de métaux ou encore du plâtre.
Enfin, les déchets dangereux contiennent des substances toxiques. Ils doivent être particulièrement pris en compte dans la gestion du chantier pour éviter de polluer les sols. Parmi les déchets dangereux, on retrouve l’amiante, le plomb, le goudron, les peintures et les vernis, les hydrocarbures, les huiles, les bouteilles de gaz ou encore les appareils contenant des gaz fluorés ou du PCB.
Pour en savoir plus sur les déchets générés par un chantier et comment les classer (inerte, dangereux ou non, etc.), vous pouvez consulter la brochure de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) à l’adresse suivante : https://www.ffbatiment.fr/Files/pub/Fede_N00/FFB_PUBLICATION_3349/282cdf9f-3298-4e1b-9065-0bd54a998f5e/PJ/Brochure-Déchets-de-chantier-BPP.pdf
Comment opérer une bonne gestion des déchets sur son chantier ?
Selon les déchets, leur gestion ne sera pas la même. Aidez-vous du paragraphe précédent et du document de la FFB pour établir les types de déchets que présente votre chantier.
Il convient ensuite de mettre en place différentes bennes selon les classes de déchets à valoriser. Le prix des bennes auto-basculantes varient ainsi selon la contenance maximale dont vous avez besoin. Bon à savoir, pour moins de 1100 litres de déchets d’emballages générés chaque semaine, la gestion est réalisée par votre service de collecte des déchets ménagers local.
Pour les déchets inertes, il convient de les acheminer dans des sites d’élimination agréés tels que des usines de recyclages ou des ISDI classées (installations de stockage de déchets inertes). Quant aux déchets non inertes non dangereux, les matières recyclables doivent être acheminées vers des sites spécialisés. Les matières non recyclables seront traitées en déchetterie ou dans des ISDND (installations de stockage de déchets non dangereux).
Les déchets dangereux doivent être stockés dans des conteneurs étanches et séparés pour éviter d’éventuelles réactions chimiques. Leur traitement ne peut être effectué que par une entreprise ICPE (Installations Classées pour le Protection de l’Environnement) agrée par un arrêté préfectoral. Si ces déchets ne sont pas valorisables, ils seront stockés dans une ISDD, soit une installation de stockage des déchets dangereux.
Pour localiser les points de collecte les plus proches de chez vous, vous pouvez effectuer une recherche sur le site de la FFB à l’adresse suivante : https://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/rechercher-centres.aspx